Le Printemps d’Ergat
Ce moment charnière où se manifeste la fragilité
mais aussi les forces de la Vie renaissante saisi en plein Finistère
Extraits
1. MOURIR AU PRINTEMPS
Un enterrement au son de la cornemuse
Quand les branches pépient
Quand les champs se couvrent de fleurs jaunes et sauvages
Quand les myosotis ouvrent sur le monde leurs petits yeux bleus
avec au-dedans un tournesol miniature
Mourir au printemps
Quand les ajoncs illuminent leur sombres buissons
Et quand les arbres bruns verdissent à vue d’œil
comme un vieillard rajeunissant
La mort épouse la vie
Le poème s’écrit sur la branche tombée
2. LA LANGUE FINE DES OISEAUX
La langue fine des oiseaux
émane de tout ce qui se tait et frémit
La langue fine des oiseaux
rivière amie pour les nerfs
sachant se faire aussi cocasse et loufoque
que tout à fait extra-terrestre
La langue fine des oiseaux
médiatise sans gros titres
et il est encore tout ce qui n’a pas de voix
et il est encore tout ce qui vit dans l’obscurité
Le dire des arbres réunis en forêt
où se cachent les animaux jusqu’à la tombée